Reconversion Tech : bootcamp VS alternance ?

Bootcamp VS alternance : comment décrocher un poste de dev en startup ?


C’est une tendance de fonds ! Aujourd’hui, beaucoup de candidats souhaitent rejoindre une startup Early stage ou Seed - aux enjeux techs grandissants et aux équipes pas encore totalement structurées - en tant que dev (front, back, ou fullstack), grâce à une formation rapide en bootcamp, type Le Wagon, Ironhack, Le Reacteur ou The Hacking Project… Mais pour beaucoup d’entre eux, ce sera un mirage. Explications…

 

Tsunami des reconversions professionnelles dans le numérique


Obsolescence programmée des compétences oblige, beaucoup de nos candidats s’initient aux métiers du numérique en vue d’un rebond professionnel. Notre équipe de recrutement dédiée aux profils tech s’est donc adaptée à ce nouveau type de profils et admet depuis 2 ans les meilleurs talents en sortie de bootcamp dans notre programme.

Il faut avouer que :

- ils apportent de l’équilibre et une nécessaire diversification dans des équipes tech souvent composées de profils similaires, grâce à leurs études et expériences passées en business, marketing ou tech,

- ils ont souvent un bon recul business et comprennent ce pourquoi ils dev,

- ils sont motivés,

- ils présentent la plupart du temps très bien en entretien,

- ils sont agréables à coacher, très à l’écoute car très avides de conseils, donc faciles à manager :)



Mais, il y a un mais !


98% de nos candidats provenant de bootcamp sont recalés.


Pour comprendre, on s’est plongé dans notre historique de recrutement. Et voici les deux cas de figure concernant les candidats issus de bootcamp qui nous ont sauté aux yeux :

- Soit la startup refuse catégoriquement de recruter une personne ayant une formation bootcamp, car le gap technique est considéré comme trop grand, et le temps de formation en interne trop long avant que le jeune salarié puisse enfin être autonome.

- Soit la startup est ouverte à ce type de profil et opte pour le process classique de recrutement, mais les candidats échouent quasi systématiquement à leur test technique !


À l’arrivée, c’est donc une triple “lose”. Le candidat, l’entrepreneur et nous-mêmes perdons du temps et de l’énergie.


Quelques chiffres concernant les candidats issus du Wagon et passés par Ignition Program, pour mieux comprendre :

Candidatures : 260

Admis : 119 

Recrutés : 16 

Recrutés en tant que dev : 3 

:-/


Pour devenir dev en startup, le bootcamp reste une option fragile 

Voici quelques learnings tirés des feedback de nos alumni...

2 mois en bootcamp ne peuvent remplacer un cursus d’ingénieur ou d’informaticien

Les candidats issus de bootcamp apprennent très vite, mais ils en sortent plus avec des connaissances, que de réelles compétences. 

“En sortie de bootcamp, t’es tellement junior, que Ruby ou pas, chaque fois que tu résous un problème, c'est en bidouillant, pas vraiment de façon professionnelle, assure Baptiste Perrin. Tu n'es même pas encore junior en fait, du coup, ce n'est pas forcément la peine de se cantonner à Ruby on Rails pour ta recherche de premier job ! J’ai un profil d’école de commerce, plutôt entrepreneurial. Pendant mon école, j’ai bossé sur un projet d’app. qui ne s'était pas franchement très bien passé. J’ai donc fait un bootcamp pour connaître cet univers et pouvoir discuter avec des devs sans me faire balader. J'ai eu la chance d'être embauché dans une petite startup (10 salariés, 4 devs) juste après Le Wagon puis de passer dans une plus grosse structure (50 salariés, 10 devs) deux ans et demi plus tard. Au bout d'un an là-bas, j'étais un peu cantonné à un rôle d'ingénieur informatique qui ne correspondait pas vraiment à mon envie initiale. C'est pourquoi je souhaite désormais développer mes propres projets, ou bien ceux des autres en freelance."

“En 2 mois de bootcamp, on ne peut pas créer un dev junior, c’est une chimère”, renchérit un autre dev de chez Doctolib. Moi, j’avais un profil un peu faussé vis-à-vis du Wagon, avec comme bagage 6 ans sur des postes produits/data. A la base, je pensais entreprendre donc j’avais besoin de savoir coder. Aujourd’hui, ça fait un an que je suis chez Doctolib en dev fullstack. Mais pour un junior qui sort du Wagon et qui n’a pas d’autres compétences, c’est trop juste. Un candidat d’Epitech sera toujours mille fois plus shiny qu’un junior du Wagon. Ce qu’il apprend en 5 ans est incomparable aux 3 mois de code intensif en bootcamp.”


Un bootcamp tout nu ne mène nulle part

Il faut impérativement faire un stage, développer un projet numérique personnel, prendre des jobs freelance pour se faire la main, consolider ses connaissances acquises et augmenter son bagage technique de manière à rassurer les startups.

“Mon ressenti post bootcamp, c’est que c’est une super formation pour un premier pas dans la tech, mais insuffisant pour se prétendre développeur, témoigne Quentin Debray. On est très cocooné en bootcamp, avec des profs qui nous accompagnent pas à pas, des exercices bien expliqués... Et c’est tout l'inverse dans la vraie vie, en startup, où l’on va attendre d’un dev qu’il soit autonome, hyper proactif sur tous les sujets, qu’il code vite et bien. Avec des connaissances trop limitées et sans véritables automatismes, on galère vite. L’autre option, c’est de trouver un premier job dans un grand groupe, où l’on a plus le temps pour du mentorat et le développement des compétences.”


Trouver un job rapidement après un bootcamp ? Nos conseils !


Pour les profils sortant de bootcamp, mais avec un bagage d’ingénieur :


- Cherchez des opportunités en Product Owner : un très bon moyen de côtoyer une équipe tech et de pouvoir devenir développeur après quelques temps en poste de Product.

- Rejoignez une startup à un stade pré-établie Early Stage, ou une entreprise à plus grande échelle qui aura le temps de vous former. ” Nous chez Doctolib, on recrute nos dev juniors en fonction de ce qu’ils peuvent apporter en plus du dev, leur sensibilité business/produit. Mais c’est particulier, Doctolib a le luxe de pouvoir se le permettre, car on a largement dépassé le stade startup.On a le temps d'accompagner sur de vraies montées en compétences.”

- Lancez-vous en freelance.


Et pour les candidats, qui ne passent pas la sélection de notre programme : 

- Devenez Teacher Assistant à la suite du bootcamp,

- Continuez à vous former via des plateformes en ligne d’exercices de dev telles que Codingames ou Hackerrank, 

- Acceptez de commencer par un stage.


L’alternance, la troisième voie?


C’est peut être elle, La troisième voie possible, pile nichée entre une trop longue et difficile école d’ingénieur et le trop fugace bootcamp : l’alternance ! 


Webacadémie ou encore Samsung Campus proposent une formation de deux ans, avec expérience garantie, qui permet de sortir d’école avec des compétences académiques et du terrain. Bonus : le “diplômé” a directement un pied dans la vie active. 


Les startups et entreprises y ont de plus en plus recours, attirées par un bagage technique et académique plus solide.


Trainline a misé sur les étudiants d’Ada Tech School, une école d’informatique féministe, qui veut “casser les codes” en luttant activement contre les biais genrés et culturels dans le numérique : "Recruter une alternante d’Ada Tech School, c’était pour nous l’assurance d'avoir quelqu'un de bien formé et surtout, qui adhère à nos valeurs inclusives".


Ecole de programmation pensée pour les femmes mais ouverte à tous, Ada Tech School veut promouvoir des outils technologiques représentatifs d’une société mixte et paritaire. Et lutter contre la sous-représentation des femmes dans les métiers du numérique. 


Issue de la nouvelle promo, Loan vient ainsi d’intégrer Trainline pour 12 mois sur place, après 9 mois de formation purement académique. Son background ? Des études de sciences politiques et de communication. Puis 2 ans dans une start-up de la fintech : Kisskissbankbank. “

J'ai eu envie de me former en alternance parce que c'est une formation plus longue que la plupart des bootcamps proposés pour la reconversion, et parce qu’un an en apprentissage, ça vaut de l’or, décrypte-t-elle. Et puis je me reconnais beaucoup dans les valeurs de l'école, je voulais travailler dans un cadre bienveillant et ouvert. A la sortie de ma formation, je compte continuer... à me former ! C'est important pour être crédible. Et aussi continuer des projets persos pour m'amuser et grossir mon portfolio si je décide ensuite de me mettre en freelance.” Les points forts de cette alternance : “Je vais être amenée à toucher à tout : front-end, back-end, devops, traitement de données. Je suis dans une équipe avec des développeurs seniors, je sens bien sûr un écart de niveau. Mais c’est une chance: ils ont énormément à m'apprendre techniquement. L'accompagnement est clé pour progresser en développement.”


Et toi, plutôt bootcamp ou plutôt alternance ? 

 

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