Dans un contexte professionnel, maîtriser la communication interpersonnelle est devenu indispensable. Présenter un projet, désamorcer une tension ou motiver une équipe : une communication claire et adaptée peut transformer ces moments clés.
Pourtant, même si nous sommes nombreuses et nombreux à en reconnaître l'importance, les malentendus, biais émotionnels et interprétations erronées continuent (trop) souvent de perturber nos échanges au travail.
Les principes fondamentaux de la communication interpersonnelle
Les concepts clés de la communication interpersonnelle
Pour communiquer efficacement dans un environnement professionnel, il faut d’abord comprendre les mécanismes en jeu. À la croisée des mots, des émotions et des gestes, la communication interpersonnelle est une alchimie subtile entre ce que l’on dit, ce que l’on montre et ce que l’autre perçoit.
Elle repose sur des principes fondamentaux, révélés par l’école de Palo-Alto, qui expliquent pourquoi nos interactions s’alignent… ou se brisent.
- On ne peut pas ne pas communiquer : Même en restant silencieux, vos gestes ou votre posture véhiculent un message. Croiser les bras peut exprimer de la réserve, tandis qu’un sourire est tout de suite plus rassurant.
- Contenu et relation : Toute communication envers un récepteur porte à la fois une information (le contenu) et une tonalité (la relation).
- Digital et analogique : Les mots transmettent des faits (digital), tandis que le ton et les gestes expriment les émotions (analogique). Leur cohérence renforce votre crédibilité.
- Symétrique et complémentaire : Certaines interactions se déroulent entre égaux (symétriques), tandis que d’autres s’appuient sur des rôles distincts (complémentaires et pas simplement hiérarchiques).
- Ponctuation des séquences : Les échanges sont continus et chaque réaction influence la suivante. Une attitude bienveillante peut désamorcer une tension, là où un ton sec risque d’aggraver la situation.
Ces principes rappellent que les détails comptent, et que la qualité d’une interaction ne tient pas uniquement aux mots utilisés.
Bien que la technologie ait permis de poursuivre les projets de groupe à distance pendant la pandémie, une grande partie du langage non-verbal, représentant 55 % du message transmis entre collaborateur, a été perdue. Il devient donc essentiel de s’adapter et d’apprendre à communiquer avec moins d’indices non-verbaux qu’auparavant.
Verbal, non-verbal, para-verbal : comment aligner toutes les dimensions de la communication ?
Communiquer, partager des informations… ce n’est pas (seulement) parler. Toutes les dimensions – verbale, non verbale et para-verbale – doivent s’aligner pour transmettre un message clair et crédible.
- La communication verbale : Le choix des mots, leur structure et leur intention. Une explication concise et précise réduit les malentendus.
- La communication non-verbale : Ce que peut dire votre corps : votre posture, vos expressions, vos gestes. Une posture ouverte inspire confiance et facilite l’écoute.
- La communication para-verbale : L’intonation, le rythme, le volume de votre voix. Une voix posée et dynamique capte mieux l’attention qu’un ton monocorde.
Un désalignement entre ces trois dimensions ? Et c'est le risque d’être mal compris ou perçu comme peu sincère. Cet équilibre est essentiel pour renforcer sa posture professionnelle.
Schéma de la communication interpersonnelle
Avant de plonger dans la pratique, posons les bases. La communication interpersonnelle repose sur un enchaînement précis :
- L’émetteur : celui qui transmet une information avec une intention claire.
- Le support : écrit, oral, visuel… le canal choisi pour délivrer le message.
- Le codage : transformer une pensée en mots, gestes ou signes.
- Le récepteur : celui qui reçoit et interprète le message.
- Le décodage : donner du sens à ce qui a été perçu.
- La rétroaction : la réponse du récepteur qui boucle l’échange.
Simple en apparence, ce processus révèle pourtant un défi : ce qu’on dit n’est pas toujours ce qui est compris. Entre intention, perception, émotion et interprétation, chaque étape mérite de l’attention pour éviter les problèmes de communication.
Les obstacles à une communication interpersonnelle efficace : décryptage et solutions
Les malentendus en entreprise ? Un classique intemporel ! On a tous connu ce moment où une demande qui semblait limpide dans notre tête se transforme en devinette incompréhensible pour notre interlocuteur. Une situation personnelle, presque universelle, mais qui n’est pas une fatalité !
1. Les hypothèses implicites : le piège des évidences
On suppose souvent que notre interlocuteur comprend immédiatement notre intention. Mais ce qui semble limpide pour nous peut être une énigme pour quelqu’un d’autre. Par exemple : « Peux-tu finaliser ça rapidement ? » Oui, mais « rapidement », c’est dans une heure ou dans une semaine ? Clarifier vos attentes, même sur des évidences, évite bien des surprises.
2. Le manque de clarté : le flou artistique
Selon les Communication Statistics 2024, 70 % des salariés estiment que la perte de temps est l'une des pires conséquences d'une mauvaise communication.
Des phrases trop longues ou ambiguës, et voilà le message déformé. Par exemple : « On pourrait envisager de revoir ce dossier, peut-être la semaine prochaine, si tout est prêt ». Traduction ? Personne n’est sûr de quoi faire ni quand. Au contraire, il faut simplifier, structurer et préciser.
3. Les différences culturelles et professionnelles : quand deux mondes se rencontrent
Un mot anodin dans une équipe peut être une hérésie dans une autre. Entre jargon professionnel, références culturelles ou même simplement des styles de travail différents, la communication peut devenir un champ miné dans l’organisation d’une équipe.
Comment éviter ces pièges ?
- Clarifiez et reformulez : Quand vous pensez avoir été clair, doublez vos chances en demandant : « Ça te semble clair ? Tu le vois comment ? ».
- Écoutez activement : Parfois, l’autre a juste besoin de sentir qu’il a été compris. Reformulez ses propos pour valider votre compréhension.
- Apprenez à lire entre les lignes : Les émotions jouent un rôle clé dans les échanges. Observer les gestes et le ton de voix de votre interlocuteur peut vous donner des indices précieux.
Si tout cela vous semble un peu théorique, c’est peut-être l’occasion de sauter le pas de la formation à la communication interpersonnelle. Avec quelques outils et techniques adaptés, on peut désamorcer bien des conflits et transformer une équipe en un groupe qui collabore efficacement. Ignition Program est là pour vous guider.
Reconnaître et dépasser les biais cognitifs dans la communication interpersonnelle
Nos échanges professionnels peuvent parfois être influencés par des filtres inconscients, les fameux biais cognitifs. Ces raccourcis mentaux façonnent notre perception personnelle des situations et des autres, souvent à notre insu. Plutôt que de les ignorer, mieux vaut apprendre à les identifier pour fluidifier nos relations et éviter tout problème de malentendus.
Le biais de confirmation : quand on cherche (absolument) à avoir raison
On a tous ce réflexe de privilégier les informations qui confortent nos idées. C’est rassurant, mais pas toujours utile. En entreprise, cela peut mener à écarter des propositions innovantes simplement parce qu’elles ne collent pas à notre vision initiale.
L’effet de halo : juger tout sur un détail
Un détail – positif ou négatif – peut influencer tout notre jugement sur une personne. Par exemple, un collaborateur brillant mais peu ponctuel pourrait être vu comme « inefficace », alors que ce trait n’a rien à voir avec ses compétences. Il faut alors distinguer les faits des impressions et revenir à des observations concrètes pour évaluer la situation.
Le biais d’attribution : blâmer sans nuance
Il est plus facile d’attribuer les erreurs des autres à leur caractère (« Il est négligent ») tout en excusant les nôtres par des circonstances (« J’étais débordé »). Ce mécanisme bloque (trop) souvent la compréhension mutuelle.
L’impact des émotions sur les échanges
Dans le cadre professionnel, on a souvent tendance à minimiser ou ignorer l'impact émotionnel pendant les échanges. Pourtant, nous restons humains, au bureau comme ailleurs.
Une colère non exprimée ou une frustration mal gérée peut transformer une discussion en conflit latent. À l’inverse, une écoute empathique et une reconnaissance sincère des émotions peuvent désamorcer rapidement les tensions et restaurer un climat d’échange constructif. Quelques pistes pour mieux gérer cet aspect émotionnel :
- Prendre du recul avant de répondre dans des situations tendues.
- Observer le langage corporel pour détecter les signaux émotionnels.
- Rester dans une posture assertive, pour exprimer vos besoins sans agressivité.
Quelles sont les techniques pour améliorer la communication interpersonnelle en entreprise avec ses employés ou collègues
Pratiquer l’écoute active : écouter pour mieux comprendre
Écouter, ce n’est pas entendre. La nuance ? C’est faire de la place à l’autre, en laissant de côté ses propres filtres, émotions ou sensations pour capter non seulement les mots, mais aussi l’intention, les émotions et les silences.
1. Adopter une posture ouverte :
Être présent, vraiment. Physiquement et mentalement.
2. Laisser l’autre aller au bout :
Écouter sans interrompre ni sans anticiper.
3. Accueillir sans juger :
Acceptez ce qui est dit tel quel, en prenant conscience de vos biais – qu'il s'agisse de projeter, d’interpréter à travers votre vécu, de décrocher, de faire semblant d’écouter ou de penser "Je sais déjà".
4. Poser des questions ouvertes :
Des questions ouvertes, qui invitent à développer une idée. Par exemple : « Comment as-tu perçu la situation ? » plutôt que « Pourquoi tu as fait ça ? ».
Apprendre à maîtriser ces techniques peut transformer la manière dont on interagit et améliorer la qualité des relations au sein des équipes. Un manque de communication claire entre un manager et son équipe peut créer des frustrations invisibles. Ces petites fissures deviennent vite des fractures. Découvrez comment bâtir une relation managériale basée sur la confiance et la transparence.
Intégrer la communication non violente au travail
La Communication Non Violente (CNV), inspirée des principes de Marshall Rosenberg, offre des outils concrets pour gérer les échanges avec respect et efficacité. En s’appuyant sur des méthodes claires, elle permet d’apaiser les tensions et de renforcer les relations.
- Exprimer ses besoins avec clarté : Parler en « je » permet de poser des bases saines, là où le « tu » tue. Par exemple : « Quand ce délai est repoussé, je ressens de l’inquiétude, car j’ai besoin d’un planning plus précis. » C'est une approche plus constructive qui laisse de la place à l’échange.
- Écouter pour comprendre : Reformuler ce que l’autre exprime renforce la confiance. Dire « Si je comprends bien, tu t’inquiètes pour la charge de travail » montre que les besoins sont pris en compte.
- Trouver des solutions ensemble : Plutôt que d’imposer une décision, proposer : « Comment pourrait-on organiser cela différemment pour que ça fonctionne pour nous deux ? » engage une collaboration positive.
Adopter la méthode DESC pour gérer les échanges délicats
La méthode DESC (Décrire, Exprimer, Spécifier, Conclure) est un outil structuré et efficace pour gérer les échanges, en particulier dans des situations délicates ou tendues. Elle offre un cadre simple pour défendre vos idées ou besoins sans agresser l’autre, tout en consolidant les relations professionnelles.
Quelles sont les étapes de la méthode DESC :
- Décrire les faits objectivement : Commencez par expliquer la situation sans jugements ni accusations. Par exemple : « Lors de la réunion, mes propositions n’ont pas été abordées. »
- Exprimer vos ressentis : Partagez vos émotions avec sincérité pour établir une connexion humaine : « Cela m’a donné l’impression que mon travail n’était pas pris en compte. »
- Spécifier vos attentes : Soyez clair·e sur ce que vous attendez pour améliorer la situation : « J’aimerais que mes idées soient prises en compte dans nos prochaines discussions. »
- Conclure sur une solution concrète : Proposez une action ou une prochaine étape : « Pouvons-nous prévoir un moment pour revenir sur ces points ensemble ? »
Adopter la méthode DESC, c’est renforcer votre assertivité et développer une communication interpersonnelle positive, essentielle pour désamorcer les conflits en transformant les tensions en opportunités de collaboration.
Utiliser la communication interpersonnelle en télétravail
Selon une étude réalisée par l’IFOP pour Julhiet Sterwen en 2023, 36 % des collaborateurs et managers en télétravail ressentent des lacunes dans leurs interactions interpersonnelles, et 30 % souffrent d'isolement social.
À distance, le risque de malentendus augmente, tout comme la difficulté à maintenir une organisation de groupe. Pourtant, quelques bonnes pratiques peuvent faire (toute) la différence :
- Planifier des points réguliers : Les réunions courtes permettent de prévenir les problèmes de communication, de synchroniser les efforts et de maintenir une cohésion d’équipe essentielle. Ces moments structurent l’organisation de la semaine et offrent un espace pour clarifier les attentes.
- Être explicite dans sa communication écrite : Les e-mails et messages écrits doivent être précis et détaillés pour éviter les interprétations multiples. Utilisez des listes, des points-clés et des résumés pour garantir une lecture claire et une compréhension partagée.
- Déterminer les styles de communication de chacun : Chaque collaborateur a sa manière de s’exprimer et de recevoir les messages. Identifier ces préférences — qu’elles soient orales, écrites ou visuelles — permet d’adapter le plus possible les échanges et s’assurer une bonne compréhension mutuelle. Par exemple, certains préfèrent un appel pour clarifier, tandis que d’autres privilégient des résumés écrits.
Anticiper pour mieux désamorcer
Qu’on le souhaite ou non, les conflits font partie intégrante des relations interpersonnelles, mais une gestion proactive permet de limiter leur impact. Voici des étapes pour désamorcer les tensions :
- Identifiez la source du conflit : Prenez le temps d’écouter chaque partie pour comprendre les enjeux et éviter de prendre parti trop rapidement.
- Proposez une solution collaborative : Impliquez les personnes concernées dans la construction d’une issue qui profite à tous.
Une approche constructive renforce la cohésion d’équipe, l’organisation en interne et aide à transformer un moment de tension en opportunité de dialogue.
Apprenez à désamorcer les tensions et restaurer la communication dans votre équipe.
Comment développer ses compétences en communication interpersonnelle ?
Mesurer l’efficacité de sa communication
Pour progresser, il est essentiel de savoir où vous en êtes. Évaluez vos compétences en communication interpersonnelle grâce à des outils et méthodes concrètes :
- Les questionnaires de diagnostic : Par exemple, des outils comme le MBTI ou la Process Communication peuvent vous aider à mieux comprendre votre style de communication.
- L’auto-évaluation : Posez-vous des questions clés sur la manière dont vous souhaitez développer votre idée pour votre interlocuteur « Est-ce que mes messages sont compris comme je le souhaite ? Comment réagissent mes interlocuteurs ?. »
- Les observations externes : Demandez des retours constructifs à vos collègues ou supérieurs pour identifier vos points forts et vos axes d'amélioration.
Prendre conscience de ses forces et faiblesses est le premier pas pour développer une communication plus efficace et relationnelle.
Participer à des formations et ateliers pratiques
Améliorer ses compétences en communication, ce n’est pas juste acquérir des nouveaux outils d’organisations, c’est apprendre à naviguer dans les échanges humains, avec finesse et impact. Ignition Program vous propose des solutions sur-mesure pour relever vos défis, qu’ils soient liés à des problèmes de communication, à des blocages ou à des enjeux de collaboration.
Passez de la théorie à l’action. Testez nos ateliers immersifs et repartez avec des outils concrets pour vos interactions au quotidien. Prenez rendez-vous gratuitement pour en parler avec un coach dès aujourd’hui !
Mettre en place un feedback constructif
La communication, c’est une boucle, et le feedback est indispensable pour la refermer efficacement. Voici comment l’intégrer dans votre quotidien :
- Créez des moments dédiés : Prévoyez des points réguliers avec vos équipes ou vos interlocuteurs pour échanger sur les pratiques de communication.
- Formulez un feedback clair et bienveillant : Utilisez des méthodes comme le feedback "sandwich" (positif, amélioration, positif) ou la méthode DESC pour structurer vos retours.
- Soyez ouvert à la réciprocité : Encouragez vos interlocuteurs à partager également leurs observations sur votre communication.
Investir dans la communication interpersonnelle c’est investir dans l’humain
Dans un contexte professionnel où les malentendus freinent l’intelligence collective, où les tensions grignotent la motivation, et où les objectifs deviennent flous faute de dialogue structuré, investir dans une communication interpersonnelle de qualité est une priorité stratégique.
Mais ces transformations ne s’improvisent pas. Très souvent, elles demandent un cadre, une méthode et un regard extérieur pour identifier les leviers à activer. Un accompagnement professionnel permet de structurer cette démarche, de repenser les interactions et d’installer des pratiques pérennes.
Avec plus de 3 500 entreprises accompagnées, nous avons les outils pour faire de vos relations internes un vrai moteur de performance.
Des transformations durables pour des résultats concrets :
- Réduisez les pertes d’énergie dues aux incompréhensions,
- Installez une dynamique de collaboration pérenne,
- Renforcez la cohésion d’équipe avec des pratiques simples et activables immédiatement.